Il est impossible de savoir ce que certains de nos voisins ont enduré rien qu’en les regardant. Telle est la leçon cruciale que j’ai apprise après avoir passé quatre mois à collaborer avec Centraide d’Elgin Middlesex en tant qu’employée parrainée. Il s’agit d’une occasion unique qui m’a été offerte par 3M à titre de détachement. Cette expérience a été révélatrice et m’a permis de nouer des liens plus étroits avec ma communauté.
Dans le cadre de mon poste officiel à temps plein en tant que technicienne de production à l’usine de fabrication 3M de London, je participe à la fabrication de rubans pour conduits qui sont utilisés dans diverses applications, qu’il s’agisse de chantiers de construction ou de tâches ménagères quotidiennes. Je suis également étudiante à temps partiel en gestion de la chaîne logistique et d’approvisionnement pour faire progresser ma carrière. Il en résulte un horaire chargé, mais lorsque l’occasion s’est présentée de consacrer mon énergie et ma passion à l’appuie de certaines initiatives de bienfaisance locales, j’ai su que je devais poser ma candidature et répondre à une vocation plus profonde de rapprochement et de service.
Dans mon enfance en Jamaïque, j’ai toujours aimé faire du bénévolat avec les Brownies et les Guides. Le bénévolat m’a fait du bien, car je savais que je nouais des liens avec les personnes qui m’entouraient, des personnes que je n’aurais peut-être jamais rencontrées autrement. Grâce à ces programmes, j’ai appris l’importance de contribuer au bien-être de ma communauté et à quel point un coup de main peut être utile aux personnes dans le besoin et aux organismes locaux qui les soutiennent. Mais surtout, j’ai appris quelle est la force d’une communauté solidaire et empathique : le genre de réseau de soutien qui peut faire toute la différence dans l’amélioration des vies.
Avant de me lancer dans certaines activités de travail de proximité au sein de Centraide d’Elgin Middlesex, je ne me rendais pas compte à quel point les gens de notre communauté éprouvaient des difficultés à subvenir à leurs besoins fondamentaux.
L’histoire qui sous-tend la difficulté
Bien qu’il y ait de nombreux types de besoins qui s’entrecroisent, de l’insécurité alimentaire au soutien aux victimes de sévices, en passant par la réhabilitation des toxicomanes, ce qui m’a touché au plus profond de moi-même, c’est de constater combien de membres de notre communauté sont aux prises avec l’insécurité du logement et avec l’itinérance.
Le fait que je puisse me loger est une chose que j’ai toujours tenu pour acquis. Me sentir en sécurité la nuit, savoir où je vais dormir et pouvoir me mettre à l’abri des intempéries constituent des facteurs essentiels qui me permettent de me lever pour aller travailler tous les jours. Ce sentiment de sécurité me permet de me concentrer et d’apprendre davantage dans mes études et de progresser dans ma vie. Lorsque je suis fatigué, je sais que je dispose d’un endroit sûr auquel je peux revenir et me reposer. Je suis profondément troublé par le fait que tant de gens sont privés de cela.
J’ai été stupéfaite d’apprendre que 55 % des nouveaux arrivants dans notre communauté vivent sur ou sous le seuil de pauvreté1. Ayant déjà été une nouvelle arrivante au Canada, cette statistique suscite en moi de vives émotions et me fait réfléchir à mon propre parcours et à la façon dont les choses auraient pu se passer différemment pour moi.
Lorsqu’on ne dispose pas de ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins ou à ceux de sa famille, on ne peut plus envisager l’avenir. Lorsqu’une personne ne fait que survivre, il lui est impossible d’envisager un avenir aussi lointain. Il lui faut vivre au jour le jour, parfois heure par heure, d’un repas ou d’une ressource à l’autre.
Mais grâce à Centraide et aux efforts de certains organismes locaux, une lueur d’espoir subsiste.
« Nous sommes tous confrontés aux pressions inflationnistes, mais lorsqu’on vit dans la pauvreté ou que l’on dispose de faible revenus, il s’agit de bien plus de jours par mois que d’argent pour de trop nombreuses familles et personnes au sein de notre communauté. Cela signifie qu’ils sont confrontés à des choix impossibles : “Est-ce que je paie mon loyer, ou est-ce que je fais l’épicerie?” ou bien, “Est-ce que j’achète des fournitures scolaires pour mes enfants, ou est-ce que je paie la facture d’électricité?” »
- Kelly Ziegner, présidente et chef de la direction, Centraide d’Elgin Middlesex
Mon expérience directe en tant qu’employée parrainée
Dans le contexte des problèmes systémiques que connaît la communauté, il est incroyablement encourageant de voir le soutien et les services de protection sociale qui sont à la disposition des personnes en difficulté.
Dans le cadre de mes fonctions d’employée parrainée, j’ai eu l’occasion de visiter quelques organismes soutenus par Centraide au sein de la communauté.
J’ai également eu l’occasion de participer à des programmes et à des collectes de fonds tels que le Dîner des récoltes 3M et le lancement de la campagne de financement Centraide, qui permet de fournir des repas aux personnes dans le besoin. Lors de la distribution des repas, il était bouleversant de voir combien de membres de la communauté avaient besoin de soutien. Il est toutefois réconfortant de voir combien de gens soutiennent l’événement, soit en achetant des billets, soit en consacrant du temps à la distribution des repas.
« Grâce à mon expérience en tant qu’employée parrainée, j’ai pris conscience des privilèges dont ma famille et moi bénéficions. Mes habitudes quotidiennes me privaient d’être témoin de la pauvreté, de l’itinérance et d’autres problèmes dans la ville. Beaucoup d’entre nous vivent en vase clos, inconscients des difficultés auxquelles sont confrontés les autres membres de nos communautés. »
- Diane Piedade, ancienne employée de 3M parrainée par Centraide Directrice des partenariats communautaires, de l’accueil et des évènements, 3M Canada
Nous avons été ravis d’apprendre comment le Dîner des récoltes 3M s’est adapté au fil du temps pour pouvoir continuer à répondre aux besoins des membres de la communauté. Le modèle a évolué de sorte que les personnes ont pu acheter un repas pour un voisin dans le besoin grâce à l’achat de leur billet pour l’événement. Rien que cette année, nous avons pu fournir plus de 4 000 repas à des personnes dans le besoin. Même si ce n’est qu’un repas, c’est un repas dont ils n’ont pas à se soucier.
Dîner des récoltes 3M : aidons nos voisins dans le besoin.
Il n’en faut pas beaucoup pour donner
Bien qu’il ait été difficile d’être témoin des difficultés et des privations auxquelles sont confrontés de nombreux membres de notre communauté, je suis convaincue qu’il est impossible de provoquer de réels changements sans affronter la réalité de la pauvreté dans nos communautés. La pauvreté existe et nous devons tout entreprendre pour donner aux gens une chance équitable de vivre une bonne vie.
Je suis fière de collaborer avec des personnes qui apportent leur contribution en consacrant leur temps, leur expertise et leurs dons à Centraide et aux organismes qu’il soutient. Même si la tâche semble insurmontable, nous pouvons ensemble progresser pour aider nos voisins dans le besoin.